KAROO PREDATOR PROJECT
Durant deux années consécutives Denis Palanque et moi avons suivi le travail de Marine Drouilly, une jeune et brillante scientifique française.
Ses recherches ont porté sur les caractéristiques et les déterminants des conflits entre éleveurs de moutons et prédateurs dans la région du Karoo central en Afrique du Sud. Le Karoo est un semi-désert qui est un peu le bastion de l’élevage extensif dans le pays. Elle a pu utiliser une approche à la fois naturaliste, en s’intéressant à la biodiversité au sein des fermes et à l’écologie alimentaire et spatiale des prédateurs, et sociologique, en s’intéressant aux gens, notamment aux éleveurs de moutons – et à leurs relations avec les prédateurs et la biodiversité en général – mais aussi aux outils qu’ils utilisent pour limiter les pertes ovines. En utilisant une méthode d’observation ethnologique, elle a appris à mieux comprendre ces éleveurs, à connaître leurs craintes et leur vie de tous les jours aux côtés des prédateurs. Dans le Karoo central, ces prédateurs sont principalement : le caracal, un félin de taille moyenne au joli pelage roux et ressemblant un peu à un lynx bien qu’il n’en soit pas un, ainsi que le chacal à chabraque et le léopard dans une moindre mesure. Les résultats de sa thèse ont fourni la première évaluation détaillée à large échelle des espèces de mammifères présents dans ces fermes. En comparant ses résultats à ceux d’une aire protégée voisine, elle a pu mettre en avant l’importance de ces zones d’élevage extensif pour la protection de la biodiversité des milieux désertiques et l’intérêt de travailler avec les éleveurs, plutôt que contre eux, à la conservation de ces espèces.
Parution du reportage dans Terre Sauvage
Distinction : Finaliste du BIG PICTURE